Entreprendre est un beau projet, mais avez-vous pensé aux différentes formalités juridiques auxquelles vous pourrez être confronté ? Dans ce dossier, nous passons en revue les principales questions juridiques que vous allez surement vous poser au cours de votre vie d’entrepreneur. Nous allons ainsi évoquer le choix du statut juridique, les modalités du capital social, la rédaction des statuts, la publication d’une annonce légale et l’ensemble des démarches à réaliser pour immatriculer votre société, de scission et pour parfaire le tout, nous vous listerons les principaux réflexes à avoir, nous vous quelques conseils et nous vous offrirons certains outils pour mener à bien votre projet entrepreneurial.
L’une des premières questions à se poser lorsque l’on réfléchit au statut juridique de notre entreprise est : « Il y a-t-il un ou plusieurs entrepreneurs engagés dans ce projet ? ».
Que vous soyez seul à diriger votre entreprise ou que vous soyez accompagné, le statut juridique ne sera pas tout à fait le même.
Si vous souhaitez entreprendre seul, quatre statuts s’offrent à vous :
Si vous êtes plusieurs à piloter le projet, dans ce cas-là, vous ne pourrez pas avoir recours à l’un de ces statuts évoqués précédemment. Vous pourrez donc opter pour la SARL, Société À Responsabilité Limité, un statut qui dispose des mêmes caractéristiques que l’EURL, mais dont le nombre d’associés est supérieur à un. Si vous décidez de créer une SASU, mais que le nombre d’associés grandit entre temps, vous pourrez alors la transformer en SAS qui est un statut juridique identique à la SASU, mais adapté à accueillir plus d’un associé.
Lorsque l’on s’apprête à créer ou à reprendre une entreprise, il est important de bien connaître les différents statuts juridiques avec leurs avantages et inconvénients.
La SARL, Société à Responsabilité Limitée, est une forme statuaire privilégiée par les PME de par ses nombreux avantages :
Par contre, certains inconvénients sont propres à la SARL :
L’EURL, Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée, regroupe les mêmes caractéristiques qu’une SARL étant donné que l’EURL est en fait une SARL mais avec un actionnaire unique.
En voici les avantages de l’EURL…
…Et les inconvénients de ce statut juridique :
La SAS est un statut qui devient de plus en plus « à la mode » auprès des startups, et ce, pour de nombreuses raisons :
En ce qui concerne les inconvénients de ce statut, on peut citer notamment :
La SASU, Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle, regroupe les mêmes caractéristiques qu’une SAS étant donné que la SASU est en fait une SAS mais avec un actionnaire unique. Les avantages et inconvénients sont donc relativement similaires à ceux de la SAS.
La SA, Société Anonyme, est une forme de société qui convient plutôt bien aux grandes entreprises du fait de ses divers avantages :
En ce qui concerne les inconvénients, on peut citer notamment :
L’EIRL, Entreprise Individuelle à Responsabilité Limitée est une forme juridique très prisée du fait qu’elle limite la responsabilité de l’entrepreneur. Ses principaux avantages sont les suivants :
Les inconvénients sont toutefois assez nombreux :
L’entreprise individuelle est une forme souple choisie par la majorité des créateurs d’entreprise du fait de ses nombreux avantages :
Par contre, il faut garder à l’esprit :
La SNC, Société en Nom Collectif, est bien moins répandue que la SARL ou SA, les associés de ce type de société sont responsables de manière solidaire et indéfinie des dettes de la société ce qui en fait donc la principale différence.
Ce statut juridique est parfois choisi pour ses différents avantages que nous allons vous lister ci-dessous :
La SNC est toutefois souvent critiquée car :
La SCS, Société en Commandite Simple, est une forme de société qu’on entend très peu et qui est très particulière mais dont les avantages sont nombreux :
Par contre, il faut garder à l’esprit les inconvénients de la SCS qui sont les suivants :
Enfin, la SCA, Société en Commandite par Actions, est un statut juridique qui suit les mêmes règles que la SCS avec les mêmes avantages et inconvénients à peu de choses près. La différence est que le minimum de commanditaires est de 3 contre 1 seul pour la SCS mais toujours avec un seul commandité minimum. L’apport en capital est aussi plus conséquent puisqu’il doit maintenant atteindre le montant minimum de 37 000€ ou de 225 000€ en cas d’offre publique des titres. En dehors de ces différences, les règles sont les mêmes.
Afin de vous aider dans votre aventure entrepreneuriale, nous avons fait rédiger par des avocats, tous les documents, modèles et outils indispensables au développement de votre entreprise d’un point de vue juridique. Ces outils sont tous certifiés par des experts et annotés pour vous faciliter leur compréhension et adaptation.
Découvrez sans plus attendre notre sélection d’outils qui vous sera utile lors des démarches juridiques :
Nicolas Galiffi, co-fondateur de Orbout, un service ludique et social de partage de sorties, vous transmet son expérience en tant qu’entrepreneur et ses conseils quant au choix de son statut juridique.
Selon lui, le meilleur des conseils qu’il pourrait donner est le fait de s’entourer d’experts.
Le choix d’un statut juridique est une lourde décision qui entraîne de nombreuses conséquences quant à la gestion et le pilotage de votre société. Cette décision doit donc être prise en toute connaissance de cause. La discipline juridique étant très pointue, il peut être judicieux de demander conseil à des professionnels.
À juste titre, il nous semble ainsi important, si ce n’est indispensable, de faire contrôler et relire ses statuts par un avocat expérimenté. Rédiger soigneusement et correctement ses statuts permet en effet de prévenir des potentiels blocages futurs notamment grâce à l’insertion de clauses spécifiques. Nicolas Galiffi a par exemple décidé d’intégrer dans ses statuts une clause de gestion de conflits entre associés dans le but d’arbitrer les éventuels conflits qu’il y aurait entre les associés.
Le capital social correspond aux sommes d’argent et/ou aux biens que les associés ou actionnaires mettent à disposition de l’entreprise, et ce en contrepartie de certains droits sociaux. Le montant du capital doit être mentionné dans les statuts mais peut varier au gré des augmentations ou diminutions de capital. Étant à la fois un moyen de financement et une clé de répartition des pouvoirs, le capital est en enjeu majeur qu’il est nécessaire de maîtriser c’est pourquoi nous allons en découvrir les principales modalités.
Le capital social peut être composé de 3 types d’apports : les apports en numéraire, les apports en industrie ou encore les apports en nature.
Le capital social est un élément très important lorsque la constitution d’une société car différentes fonctions lui sont rattachées :
Selon la structure juridique, la part du capital détenu a une dénomination et des fonctions différentes.
Dans une SA ou dans une SAS, les titres sont appelés actions. Celles-ci peuvent être échangées sur les marchés boursiers et leur valeur fluctue selon la loi de l’offre et de la demande. Dans une SARL ou dans une société civile, la division du capital social se fait en parts sociales. Une part sociale donne droit, en principe, à son détenteur un droit de vote sur les décisions collectives et une participation financière au bénéfice. À la différence des actions, les parts sociales ne sont pas librement échangeables sur le marché boursier.
Notons dans un premier temps que le montant du capital social est flexible. Pour les SA, un minimum de 37 000€ est exigé. Tandis que pour les SARL, SAS, SNC et sociétés civiles, aucun capital minimum n’est obligatoire, il est donc possible de constituer une société avec 1€. Pour des détails supplémentaires nous vous renvoyons à l’article : SARL à 1€ : l’entrepreneuriat moins cher qu’une baguette ?
De plus, le capital social à avoir dépend aussi de vos objectifs.
La rédaction des statuts est un acte juridique obligatoire pour toutes les sociétés et a pour objectif de définir les règles de fonctionnement de l’entreprise et dans certains cas les relations entre les associés. La rédaction des statuts s’effectue par écrit et selon la forme de la société pour laquelle vous avez opté, vos statuts devront comprendre un certain nombre de mentions obligatoires. Par exemple une SAS sera beaucoup plus souple qu’une SARL au niveau des règles à faire apparaître dans les statuts.
Dans les statuts, on y retrouve notamment :
Vous l’aurez compris, la rédaction des statuts est une étape indispensable qui demande beaucoup de rigueur et une certaine méthodologie. Pour vous aider, Me Marie Anne Fabre, avocate spécialisée dans le droit des affaires, vous a listé les 5 erreurs principales à ne pas commettre dans la rédaction de statuts :
Le dépôt du capital social est une étape à laquelle vous ne pouvez pas échapper si vous souhaitez créer votre société c’est pourquoi vous devez être informé des règles à suivre.
Plusieurs règles encadrent le dépôt du capital social notamment concernant les apports qui doivent être effectués ainsi que les délais de libération du capital social selon le statut juridique de votre société.
Le dépôt du capital social doit intervenir avant la signature des statuts car il faut inscrire dans les statuts une clause qui détaille les apports effectués ainsi que les conditions de dépôts de chaque apport pour chaque associé. Ces apports peuvent être des apports en numéraire, des apports en nature ou des apports en industrie.
Pour pouvoir déposer le capital social il est impératif d’effectuer au minimum des apports en numéraire. Les associés disposent alors de plusieurs choix pour effectuer le dépôt d’argent au capital :
Une fois que vous avez choisi votre dépositaire, il faudra fournir un certain nombre de documents à l’appui de votre demande de dépôt de capital à savoir :
Une fois que le capital a été déposé, les associés obtiennent un certificat de dépôt des fonds qu’il faut impérativement conserver car il permettra de procéder à l’immatriculation de la société au Registre du commerce des sociétés ou au répertoire des métiers.
Avant d’immatriculer la société pour lui donner une existence juridique, il est nécessaire de publier une annonce dans un journal d’annonces légales.
Une annonce légale est un avis inséré dans un journal officiel ou un journal d’annonces légales (JAL) bénéficiant de la reconnaissance et de l’habilitation du préfet de département. Certains journaux d’information générale de renom peuvent également faire office de JAL comme Les Echos, La Dépêche du Midi, Ouest France ou encore Le Parisien par exemple. Ainsi, une entreprise se doit d’en publier une afin d’avertir les tiers (concurrence, clients, investisseurs, services administratifs…) de tous les événements marquants au cours de sa vie sociale.
Mais comment publier une annonce légale ? Voici 5 conseils pour publier un annonce légale :
Une fois la rédaction des statuts effectué, le dépôt du capital social et la publication d’une annonce légale fait, il convient de transmettre le dossier de création de l’entreprise au CFE qui est nécessaire à l’immatriculation de la société.
Ce dossier doit ainsi comprendre :
Une fois que votre dossier sera complet, il faudra le transmettre au CFE pour immatriculer votre société. Vous obtiendrez ainsi vos numéros SIREN et SIRET.
Le pacte d’associés (ou d’actionnaires) est un acte juridique extra-statutaire dont l’objectif est de régir les relations entre les associés d’une société et de définir des règles qui ne figurent pas dans les statuts. C’est en quelque sorte un contrat de mariage entre les associés de la société car ils sont tenus de respecter les règles qui y figurent. L’avantage est, qu’en cas de besoin, il est possible de modifier plus facilement les règles inscrites dans le pacte d’associés plutôt que celles figurant dans les statuts de la société.
Même si le pacte d’associés n’est pas obligatoire, nous considérons toutefois que ce pacte est indispensable pour mener à bien la gérance de la société et vous conseillons vivement d’en établir un. Pour vous convaincre, voici 5 bonnes raisons de conclure un pacte :
Vous êtes maintenant convaincu par l’utilité du pacte d’associés ? Découvrez vite notre modèle de Pacte d’associés rédigé et certifié par une avocate, Me Céline Zocchetto.
Vous avez une idée et ne voulez pas qu’on vous la vole, que faire ? En France, une idée en elle-même ne peut pas faire l’objet d’une protection, cependant, vous pouvez protéger les moyens mis en œuvre pour la concrétiser. Pour cela, vous pouvez avoir recours à différents moyens pour protéger une invention :
Un accord de confidentialité est un contrat où les signataires se compromettent à garder certaines informations secrètes. Cet agrément peut concerner des personnes morales ou physiques. On peut donc signer un accord de confidentialité avec des entreprises, des fournisseurs, des consultants, des salariés ou encore des stagiaires.
L’accord de confidentialité est ainsi un document très important et auquel vous devez penser si vous ne souhaitez pas que certaines informations que vous considérez comme secrètes soient divulguées au grand jour. Ce type d’accord permet d’éviter notamment la concurrence déloyale et est donc particulièrement utile tout au long de la collaboration que vous effectuez avec une tierce personne.
Convaincu(e) par l’utilité de ce document ? Téléchargez dès maintenant notre modèle d’Accord de confidentialité certifié par Me Céline ZOCCHETTO, avocate en droit des affaires internationales.
Que ce soit pour faire face à un besoin ponctuel ou booster son activité sur le long terme, une société peut être amenée à faire appel à un apporteur d’affaires. Un apporteur d’affaires a pour rôle de mettre en relation des personnes qui souhaitent conclure un contrat. L’apporteur d’affaires est donc un intermédiaire et sa fonction principale est de rapprocher les parties.
Les apporteurs d’affaires sont donc des personnes qui vous apporte du business, vous permettant ainsi de signer des contrats et de réaliser du chiffre d’affaires. Pour que la relation avec votre ou vos apporteurs d’affaires se passe bien, il convient d’établir au préalable un contrat dans lequel vous devez indiquer clairement la part d’argent que vous reverserez à un apporteur d’affaires en échange de son aide pour que votre collaboration soit « saine » et « donnant-donnant ».
Pour prévenir d’éventuels litiges et travailler dans un cadre de confiance, il se doit de définir clairement un certain nombre de points relatifs à la mission de l’apporteur d’affaires. Parmi ces mentions obligatoires:
Une scission est une phase de vie que peut connaître toute entreprise peu importe sa forme sociale.
La scission est l’opération de réorganiser une société en la décomposant en plusieurs sociétés. Cette opération permet de fractionner la société et donc de répartir les dettes et les actifs. Dans le cas d’une fusion/scission, les parts de la société s’en vont vers une entreprise déjà existence.
Mais pourquoi réaliser cette opération ?
Cet éclatement permet de transmettre le patrimoine social à d’autres sociétés. On parle ainsi de désinvestissement c’est-à-dire qu’une ou plusieurs filiales d’une société, une fois séparées de leur maison mère, deviennent des sociétés autonomes. L’objectif peut être de se recentrer sur un domaine d’activité et d’être présent sur différents marchés.
On distingue plusieurs formes de scission :
L’opération de scission cause des conséquences juridiques que vous devez avoir en tête c’est pourquoi nous vous avons listé les principales :
La procédure d’une scission est prévue par l’article L236-6 du Code de commerce. Elle comprend certaines étapes notamment:
La date de prise d’effet de la scission ne sera pas la même si le patrimoine scindé crée de nouvelles entreprises ou s’il est réparti dans des entreprises déjà créées:
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