Le blog des entrepreneurs Quelle stratégie pour son fonds d’investissement en 2023

Quelle stratégie pour son fonds d’investissement en 2023 ?

Vous souhaitez lancer votre fonds d’investissement et vous cherchez des conseils pour réussir ? Nous avons interviewé Nicolas Meunier, CEO du fonds d’investissement Reflexion Capital spécialisé dans la tech et le digital. Cet interview présente la stratégie de ce fonds d’investissement à la suite de la guerre en Ukraine et des conséquences économiques en lien.

Présentez-vous en 3 lignes :

Reflexion Capital est un fonds d’investissement destiné à financer des entreprises tech et digital faisant le pari de combiner forte croissance et atteinte rapide de la rentabilité

Pouvez-vous nous expliquer votre stratégie d’investissement actuelle en considération de la conjoncture économique actuelle, notamment la guerre en Ukraine et la forte hausse des taux bancaires ?

L’impact économique est plus lié à la remontée de taux que la guerre en Ukraine actuellement. Il devient en effet plus onéreux pour une société de financer son développement, et les sociétés qui n’ont pas de bilan solide avec une trésorerie significative, devront se tourner vers les investisseurs en capital pour financer leur croissance.

 

Comment votre stratégie diffère-t-elle de celle adoptée avant la crise actuelle ?

Avant la crise, l’argent coulait à flot, il était facile et pas cher de se faire financer en dette comme en capital, entraînant également toute sorte d’excès, dont une fièvre spéculative (Crypto, Immobilier, etc.) et donc une inflation corrélative.
Notre stratégie n’a pas changé avant ou après la crise, par contre notre positionnement a pris tout son sens avec la remontée de taux, et notre activité prend justement son essor avec l’annonce du 1er closing de notre fonds visant une taille de 100m€.

Comment jugez-vous l’impact de la guerre en Ukraine sur les marchés financiers mondiaux et sur votre portefeuille d’investissement ?

Cette guerre oblige chaque pays et entreprises à réfléchir à leur dépendance économique, à leur souveraineté nationale et continentale, à leur façon de produire, et d’une certaine manière oblige chacun à se réinventer.

 

Nous nous intéressons à la digitalisation des secteurs d’activité. La crise en Ukraine comme celle du COVID, a mis en avant l’importance du recours à des outils digitaux pour gagner en efficacité, pour faire baisser les coûts de prospection et de production en réduisant les délais et la paperasse administrative, en optimisant les coûts de transport et de logistique, etc.

 

C’est là que nous intervenons et nos sociétés en portefeuille ont toutes progressé au cours des 2 dernières années.

Comment la hausse des taux bancaires affecte-t-elle votre stratégie d’investissement ?

La hausse des taux bancaires augmente notre dealflow, car de plus en plus d’entreprises cherchent à se faire financer, cherchent à renforcer leurs fonds propres pour augmenter leur capacité de financement et d’investissement.

Quels types d’investissements considérez-vous comme les plus sûrs et les plus rentables en ce moment ?

Actuellement, il n’y a aucun investissement que je pourrais qualifier de sûr. Les Etats sont sur-endettés, la bourse n’a jamais atteint des niveaux aussi élevés, l’immobilier reste élevé.

L’avantage de faire du “private equity”, réside dans le fait que les sociétés sont moins soumises aux aléas de marché comme pour les sociétés cotées, que dans le private quity, les sociétés sont financées sur des périodes de moyen terme (5 ans environ), ce qui permet de lisser les effets négatifs dans le temps et d’éviter de sur-réagir à court terme.

Comment gérez-vous les incohérences du marché dans votre stratégie d’investissement ?

RAS. Nous lissons dans le temps et évitons de réfléchir uniquement à court terme.

Quel(s) conseil(s) donneriez-vous aux investisseurs qui cherchent à maximiser leur rendement en cette période difficile ?

Il est nécessaire d’investir à moyen/long terme pour créer de la valeur de manière significative. Viser des enjeux transformant des secteurs d’activité ou des industries, miser sur la décarbonation de l’économie (qui prendra du temps de toute façon), sur l’éducation, la formation et les loisirs.

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