Le blog des entrepreneurs Faut-il vraiment compter sur les bénévoles dans une entreprise sociale
Le bénévolat est-il vraiment une aubaine pour les entreprises sociales ? Contrairement aux idées reçues, les bénévoles représentent parfois un coût pour les entreprises sociales. Alors réfléchissez-y à deux fois avant de baser votre business model sur eux !
Le bénévolat est-il vraiment une aubaine pour les entreprises sociales ? Contrairement aux idées reçues, les bénévoles représentent parfois un coût pour les entreprises sociales. Alors réfléchissez-y à deux fois avant de baser votre business model sur eux !
Les bénévoles permettent à l’entreprise d’avoir une main d’œuvre
Les bénévoles sont souvent très impliqués dans leurs missions, ce qui les motive n’étant pas l’appât d’un gain pécuniaire mais la satisfaction personnelle d’accomplir une bonne action, de se rendre utile.
Contrairement aux idées reçues, bénévolat ne rime pas forcément avec amateurisme. Les bénévoles peuvent avoir et proposer des expertises très pointues qu’ils sont heureux de mettre à disposition. Selon une étude réalisée par France bénévolat sur la situation du bénévolat en 2013, la typologie des personnes engagées bénévolement est très variée. Que ce soit dans le niveau d’études, les catégories socio-professionnelles ou les âges, tous les profils et toutes les compétences sont représentés. Ainsi, près de 80% des gérants d’association jugent que le savoir-faire de leurs bénévoles est adapté à leurs besoins.
Les formes d’engagement bénévoles se diversifient. Il est désormais de plus en plus courant de faire du bénévolat à distance, par internet. Cette nouvelle pratique attire de plus en plus de jeunes bénévoles et bénéficie ainsi à de nombreux sites internet participatifs. Pour Pascal Dreyer, ancien directeur adjoint de Handicap International et auteur de « être bénévole, engagement, motivations, reconnaissance », le bénévolat est en train de vivre un « changement de modèle » dans lequel les jeunes générations s’engagent différemment et qui laisse une part belle au bénévolat à distance.
L’exemple le plus criant de réussite du bénévolat pour une entreprise est celui de Wikipédia. Lancée en 2001, l’encyclopédie en ligne rassemble aujourd’hui des centaines de milliers de bénévoles/ contributeurs venant de près de 250 pays différents et capables de rédiger des articles dans tous les domaines qui soient. Sa croissance a été exponentielle, sa renommée est désormais internationale et on dénombre à l’heure actuelle plus de 10 millions d’articles publiés. A l’origine, Wikipédia a été créée pour soutenir Nupedia, un projet d’encyclopédie uniquement écrit par des experts rémunérés. Mais très rapidement Wikipédia a dépassé puis remplacé Nupedia.
Le recourt au bénévolat est donc pour certaines entreprises la stratégie la plus pertinente et viable qu’elles puissent trouver.
Malheureusement, le bénévolat est loin d’être sans défaut. Il est nécessaire d’avoir en tête tous les aspects du bénévolat et de sa gestion avant de se décider à y avoir recours.
S’il n’est pas sélectionné, le bénévole peut ne pas avoir les compétences requises pour les missions qu’il devra réaliser. C’est le syndrome du “Nous prenons toute personne de bonne volonté”. Les responsables d’une association se disent que même si un bénévole n’a pas le profil idéal, ils n’ont rien à perdre à le sélectionner puisqu’ils ne le paient pas ! C’est une grosse erreur car les bénévoles non compétents vont devoir être formés, encadrés, ce qui prendra du temps pour les salariés les plus compétents de l’entreprise sociale ou de l’association et peut aussi s’avérer inefficace en terme de rendu.
Le bénévole ne travaille souvent pas à temps plein. Son travail est donc décousu et non planifiable. Selon l’étude de France Bénévolat, en 2013, 57% des bénévoles donnent de leur temps seulement quelques heures par mois ou moins. Ils ne sont que 17% à s’engager pendant un jour par semaine ou plus. Les missions attribuées aux bénévoles ne peuvent pas être aussi abouties que celles d’un travailleur à temps plein. Posez-vous donc la question au moment de la sélection d’un profil si vous souhaitez un profil à temps plein, à temps partiel ou à temps partagé. Chaque option a ses avantages et défauts.
Il faut ajouter à cela que les bénévoles sont souvent engagés dans plusieurs associations en même temps, ce qui réduit leur temps dédié à chaque cause. En 2010 ils étaient 41% à être engagés dans deux associations ou plus.
Le bénévole choisit lui-même ses horaires de travail. Il est très difficile pour l’entrepreneur social de coordonner tous les bénévoles et ainsi d’organiser la vie de son projet.
En France, si le nombre de bénévoles augmente, se sont de plus en plus des bénévoles d’ « action » et non plus du « bénévolat de Projet ». Pour Pascal Dreyer, même si le bénévolat régulier n’a pas disparu, il « s’érode » et les chiffres confirment ce qu’il dit. En effet, selon une enquête IFOP réalisée entre 2010 et 2013, la part de bénévoles intervenant très ponctuellement a augmenté de 2,1% et en parallèle la part de bénévoles « de projet » qui s’investissent au moins quelques heures par semaines a diminué de 2,2%. Ainsi, pour près de 40% des responsables d’association, la disponibilité des bénévoles est insuffisante par rapport aux missions de leur association.
Le bénévole peut partir quand il veut. Le turnover des bénévoles est imprévisible et il est de ce fait difficile pour les associations et entreprises sociales de mettre en place des stratégies sur le long terme. Que faire si du jour au lendemain mes bénévoles se désintéressent de mon projet social pour en soutenir un autre ?
En majorité, les bénévoles refusent les responsabilités. Selon une étude du BOB (baromètre d’opinion des bénévoles), seuls 19% des bénévole souhaiteraient avoir davantage de responsabilités et ils sont 72% à penser que les bénévoles sont de plus en plus réticents à prendre des responsabilités dans la conduite de leur association.
Le management d’associations ou d’entreprises mêlant des salariés et des bénévoles est loin d’être facile. Les salariés sont liés par un contrat et doivent répondre à des objectifs précis fixés par leur hiérarchie. Les bénévoles, eux, ne sont liés que par un contrat « moral », rien ne les oblige d’atteindre des objectifs chiffrés ni même de rester dans l’entreprise. Le management des salariés et des bénévoles ne peut donc pas être le même. Se pose également la question épineuse de la hiérarchie. Il faut trouver la bonne formule entre les rapports bénévole à bénévole, salarié à salarié et salarié à bénévole pour que la cohabitation soit efficace et que personne ne puisse remettre en cause la légitimité de son supérieur hiérarchique.
La problématique du recrutement de bénévoles n’est pas aussi simple qu’elle n’y paraît. En effet, il est primordial de se poser les bonnes questions avant de se décider à intégrer le bénévolat dans son business model :
Ce qu’il faut comprendre c’est que les bénévoles ne sont pas systématiquement un bienfait pour les entreprises sociales. Si de nombreuses entreprises peuvent bénéficier du bénévolat et l’intégrer pleinement dans leur stratégie, d’autres verraient leur activité ralentie par l’embauche de bénévoles. Dans la réflexion sur sa stratégie et son business model il faut donc se poser les bonnes questions et prendre en compte l’évolution des formes de bénévolat en France avec des bénévoles plus nombreux, des missions moins longues et plus espacées et un attrait croissant pour l’engagement à distance.
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